Sarah Vaki en conférence pour un Ete culturel au Musée de Tahiti et des Iles

Dans le cadre d’un Eté culturel, l’opération nationale visant à soutenir des propositions artistiques et culturelles, la femme de savoirs Sarah Vaki a tenu une conférence avec Jean François Butaud sur les plantes médicinales aux Marquises. L’événement s’est déroulé le vendredi 23 août 2024 dans l’auditorium du Musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Iamanaha. L’occasion de projeter le film “Aux îles Marquises, le soin par les plantes” devant un public nouveau.
Une cinquantaine de personnes ont assisté à un moment de transmission, de partage et d’échanges passionnants grâce au tandem de Sarah et Jean-François.

© En Terre Indigène

Sarah Vaki, ambassadrice des Marquises au Festival des savoir-faire du Pacifique

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Le Service de l’artisanat traditionnel de Papeete a organisé son Festival des savoir-faire du Pacifique du 22 au 25 novembre 2023. Sarah Vaki, gardienne du savoir des plantes médicinales aux Îles Marquises y représentait son archipel. 

À 15h, le 23 novembre, Sarah Vaki a fait résonner sa pierre à tapa au Festival des savoir-faire du Pacifique. Organisé par le Service de l’artisanat traditionnel – Te Pū ‘ohipa rima’ī du mercredi 22 au samedi 25 novembre 2023, une soixantaine d’artisans y étaient présents pour faire découvrir leur savoir-faire. 

Lors d’une démonstration inédite dans les jardins du Musée de Tahiti et des Îles à Punaauia, la marquisienne de Fatu Hiva a préparé son tapa devant les spectateurs du Festival. Avant l’arrivée des missionnaires, l’étoffe faite d’écorces battues et ornées de dessin servait à couvrir la nudité des hommes et des femmes de leur naissance à leur mort. Si le tapa fut ensuite interdit comme tous les arts des Marquises, les femmes l’ont transmis en secret de génération en génération aux petites filles.

Aujourd’hui, toute l’île vit au rythme du Tapa. Sarah Vaki est fière de ce savoir-faire millénaire qu’elle a reçu de sa grand-mère. Forte d’une expertise de plus de cinquante ans, elle est l’ambassadrice du tapa dans son île. Et Fatu Hiva, c’est l’île des superlatifs. La plus éloignée, la plus sauvage et la plus pluvieuse. De la mer, on ne voit rien rien d’autre qu’un petit bout de clocher blanc et une rue principale où se niche le village d’Omoa dans une étroite vallée verdoyante. La végétation est luxuriante et l’air embaume de mille senteurs. 

Aux temps anciens, la maladie y était vécue comme une malédiction qu’il fallait éloigner par la beauté des femmes et l’odeur du bouquet attaché à leurs cheveux, l’Umuhei. Et si la maladie se rapprochait, il fallait y répondre par l’usage des plantes, des massages, des bains… Comme la femme prenait soin des enfants, c’était à elle de pratiquer cette médecine traditionnelle. Aujourd’hui à Omoa, il reste quatre guérisseuses. Elles sont le trésor de l’île. 

Si elle n’est pas guérisseuse elle-même, Sarah Vaki est une grande connaisseuse des plantes médicinales. Loin de se cantonner à l’écorce battue, elle conserve depuis plusieurs décennies les recettes des anciens dans de vieux carnets d’école. De la Mère à la Terre est allé à sa rencontre pour réaliser un film sur les plantes médicinales de Polynésie. Un épisode à retrouver bientôt en intégralité sur le site De la Mère à la Terre.